26 décembre 2024
Récits

Val Louron 2014

UN RÉCIT D’OLIVIER B.
mercredi 5 novembre 2014

MAGIC VAL LOURON 

Difficile de résumer cette semaine dans le Louron. Je la qualifierais simplement de magique. Grâce à une météo incroyable nous avons pu voler tous les jours. Peu ou pas de vent météo, des plafs à plus de 3000 mètres, pas un nuage dans le ciel.

Chacun a pu y trouver son compte. Plans de vols à respecter pour certains et cross pour d’autres.
Mentions spéciales à Rémi et son pommier (ça s’appelle de l’expérience et un arbrissage sans frais), Dédé qui est désormais autonome ( sur site connus), JC qui est maintenant un vrai parapentiste (on le retrouve même dans les thermiques), Ben qui crosse a plus de 3000 sans nous attendre ( grrrrrr), Ju qui a réalisée son stage init, Phiphi qui pose à Luchon parce qu’il ne l’avait jamais fait et Didier qui ressemble à une paupiette dans son cocon.
Merci à Sandrine de nous avoir fait découvrir Lissie qui nous a accompagnée tout au long de ce séjour et qui restera définitivement attachée à cette semaine et à Val Louron. Merci à Monique et Georges pour les navettes. Merci à Georges pour son aide à la préparation de nos voiles sur le déco sur fréquenté du vendredi (70 pilotes environ au 700 de Va Louron). Phiphi : « on dirait Montmin »

Conseil sécurité de la semaine : ne mettez pas de vieilles noix dans un insert de cheminée.

La semaine se termine avec environ 180 vols pour le groupe de 10 volants, et une semaine à 20 heures pour Benoit. Allez simplement jeter un œil sur la CFD. Tous nos vols n’y sont pas. Certains, tous simples, ont pourtant été magnifiques. Trop de souvenirs pour une seule semaine.

Je ne ferais donc qu’un résumé du vol de la dernière journée :
Vendredi matin, on est tous un peu fatigué. La semaine se termine enfin : y’en a marre de voler et du beau temps. On monte au déco encore plus tôt que d’habitude. Jacky a du flairer la bonne journée. On est tranquille au 700 pour notre plouf du matin. Il est 10h00 et il faudrait pas trop insister pour que ça tienne déjà. D’ailleurs Didier abrègera son vol pour nous rejoindre à l’atterro. On pli les voiles et nous remontons tranquille au déco du 700. Oups, c’est quoi toutes voitures ?!? Le déco est surchargé. Pas de quoi étaler sa voile. Nous attendons un peu que les conditions s’installent et certains mangent leurs sandwichs, ça sent la grosse journée. Quelques pilotes décollent dont Dédé, Jean Claude et Jean Claude. Jacky décolle dans la foulée et montre à tout le monde où se trouve le thermique. Il prend 2000 seul au dessus du déco et file sur la station de Louron. Derrière, quelques pilotes lui emboîtent le pas et partent bedasser sur les rochers. Je me prépare et mets ma voile en bouchon, je sens que je ne vais pas tarder. Il fait chaud au déco et personne n’a l’air décider. Nous décollons Phipi, une pilote et moi et enroulons la première bullette que nous trouvons (aucune envie d’aller sur le secteur du rocher avec la dizaine de voiles qui s’y trouvent déjà). Phiphi me fait l’intérieur et me prend 100 mètres rapidement. Je me décale sur le plateau et ça monte doucement. Nous avons dépasser 2000 mètres et sa commence à décoller à la queue leu leu. Je suis bien content d’avoir décollé avant car le nombre de pilotes rend l’extraction difficile. La grappe se forme. Jacky, qui est posé, en comptera 55 dans le même thermique. Je suis maintenant bien haut. Benoit m’a rejoint et je le suis sur la crête en direction de Vieille Louron, histoire de nous écarter de la meute. Didier a décollé plus tard et travaille encore. Robert abandonne : trop de voiles.
Notre petit tour se termine et nous reprenons un peu de gaz avant d’aller réintégrer la grappe. Je perds de vue Benoit qui transitera direct sur le pic du Lion avant d’aller se balader sur Luchon ou il y posera après 1h30 de vol. Quand à moi je me retrouve à moitié de grappe. J’ai autant de pilotes au-dessus qu’en dessous. Au fur et à mesure que je monte, la grappe s’étiole. Ca part dans tous les sens, les uns vers Saint Lary, les autres vers le Cap de Pale. Aujourd’hui j’assure mes plafs, il y a quelques chose à faire. Je ne vois plus Phiphi ni Didier. Je m’applique à bien monter et tenir en respect la Sprint orange en dessous de moi qui aimerait bien me poudrer. Je ne me laisse pas faire et me voilà à plus de 3000 mètres. Je prends encore 300 mètres et décide de partir vers le Cap de Pale. Ca devrait largement me permettre de raccrocher (je l’ai fait avec moins, les autres jours). Ca dégueule pas mal mais j’arrive largement au dessus. En plus il y quelques voiles qui me balisent le thermique. Je m’applique a bien remonter car je souhaite aller sur les reliefs au dessus pour survoler les lacs. Aucune envie d’y aller au radada comme certains pilotes qui sont en perditions au dessus du lac d’Oo. Avec suffisamment de gaz je parts sur les lacs et enroule avec une Peack en admirant ce paysage de très haute montagne. Pas de stress car pas de vent météo, les thermiques sont francs et droits. Je ne suis jamais contré et il suffit d’assurer le plaf pour se balader en toute sécurité. Bref une journée idéale pour les poireaux comme moi. Comme dira Didier : « même les cailloux volent aujourd’hui. ».
De l’autre côté de la vallée je vois des voiles dans des endroits tellement sauvages que je n’ai aucune envie d’y aller. J’apprendrai ensuite que c’est Didier qui est la bas.
Je retourne chercher le thermique du Cap de Pale et c’est maintenant mon gros Phiphi (toujours les pattes écartées) que je vois arriver de je ne sais où. Nous refaisons le plein ensemble. Phiphi part vers Superbagnère et posera ensuite à Luchon. Quant à moi mon objectif c’est le pic du Lion, que je n’ai pas encore fait cette semaine. Il est facile à repérer. Il y a un énorme cumulus au dessus. Allez direction le pic. Il est loin le bougre et je suis obligé de refaire 2 fois un peu de gaz avant d’y arriver. Je suis transis de froid. Ca fait maintenant un bon moment que je me balade au dessus de 3000 et nous sommes le 31 octobre quand même. Il y a une voile au nuage et 2 autres qui s’écartent. Malgré le froid j’irais 100 mètres sous les barbulles car j’ai décidé d’aller à Saint Lary et il va me falloir du gaz. Je n’irais donc pas au nuage quand je décide de foncer vers Saint Lary au soleil. Une mentor est en train de se faire dégueuler en vallée où alors c’est peut être moi qui monte encore ? Je fais 2 ou 3 tours après avoir survoler la vallée du Louron et traverse ensuite la vallée de Saint Lary. Je ne vois plus personne en l’air. L’Arbison est éclairé mais trop imposant pour moi. Je me contenterais des pentes douces de Saint Lary. J’arrive bien haut au dessus des granges et ça reprend tranquillement. Je suis au soleil mais ça caille toujours autant. Je vois une voile qui ratatouille au fond dans une combe. Elle a du mal à en ressortir, donc je vais rester au niveau du Plat d’Adet. Je veux boucler mon parcours et poser à Loudenvielle :

Aucune envie de me vacher. J’enroule avec soin et fait le plein. Le soleil commence à baisser. Les journées sont courtes à cette saison et les thermiques sont moins forts maintenant. Je refaits 3000 et décide de traverser la vallée. Je vise la zone du déco du 700 qui est encore ensoleillée. Je fais la traversée à moins 2,5m/s et appuie sur le barreau afin de ne pas stresser en passant trop bas. Je passe finalement assez haut malgré une bonne dégueulante à la fin. Mes jambes tremblent en poussant le barreau. Le froid m’a bien attaqué. Je passe au dessus du 700 et file en milieu de vallée descendre doucement vers l’atterro. Je savoure ces derniers instants. Yahoo, j’ai bouclé, j’ai vu des paysages somptueux et réalisé un joli cross dans les Pyrénées avec des plafonds de dingue. J’ai froid mais je laisse la voile descendre gentiment. C’est sans doute mes derniers instant en l’air pour cette année, alors je savoure. Je pose quelques instants après. La plupart des pilotes au sol ont réalisé un super vol mais tout le monde est calme et essaye de se réchauffer. Je reste avec mes 2 blousons, mon casque et mes gants un long moment et je vois Didier qui vient poser. Nous avons volé 2 heures et demie. Didier est monté à presque 3700 mètres et 3550 pour moi (trop froid pour monter plus). Mon vario maxi a été de 4,5 mètres/seconde. J’ai parcouru un peu plus de 43km et marqué 62 points. Mais surtout : QUEL PIED.

Magic Val Louron.

Olive