25 avril 2024
Récits

Stage SIV 2017

mercredi 27 septembre 2017

Sortie SIV Calci-Aire – Septembre 2017

Organiser une sortie SIV. Pourquoi pas. L’idée avait déjà été évoquée à plusieurs reprises au cours des AG du club, sans jamais trop se concrétiser… Quand, où, avec qui, pour quoi faire, pour quel niveau, à quel prix… ?, bref autant de questions qui repoussaient à chaque fois l’échéance.

Fin 2016 l’idée est à nouveau évoquée en assemblée générale, et le projet prend finalement forme, sous l’impulsion de Damien.

Après quelques discussions et quelques échanges de mail/coups de téléphone, ça se fera finalement à Plaine Altitude, chez Hervé Gabet, que notre Président connaît en outre très bien, sur le site de la base de loisirs de Lery-Poses, en Normandie. On arrête une date, un groupe de six motivés se forme et tout se met tranquillement en place.


Quelque 10 mois passent, avec leur lot d’événements, que ceux qui liront connaissent.

Le stage est finalement calé, hébergement réservé, date arrêtée. Ca se fera sur un week-end prolongé, les 23, 24 et 25 septembre. Jacky nous accompagne, royal et indispensable dans la prise en charge de la logistique, comme d’habitude. Le covoiturage s’organise, tout le monde étant attendu dès le vendredi soir afin d’être frais et dispo le samedi matin. La météo semble au rendez-vous. On croise les doigts.

Jour Zéro.

Quatre heures de route, de l’autoroute quasiment tout le long, facile. Une petite erreur d’aiguillage mènera au camping local qui ne comprend rien à ce qu’on lui explique avant de comprendre que les chalets sont juste un peu plus loin, sur le site même du lac. Les deux chalets réservés sont voisins, bien équipés, et permettent facilement de monter le camp de base. Eric accompagné de Caroline arrivent en soirée, et finissent de compléter le groupe alors constitué de Benoît, Rémi, Olivier R, Patrick, Didier, avec Jacky à la manoeuvre et Pascal venu faire un petit coucou en camping car. Ca se retrouve, ça s’embrasse, tout le monde content de se retrouver, et ça refait vite fait le parapente, attablés entre parapotes devant un petit apéro chips. Nickel.

Hervé qui s’est installé à peine deux chalets plus loin s’est joint à l’équipée et plante le décor. Grasse matinée autorisée de 06h à 07h. On attaque à 08h00, à son chalet, chacun avec sa sellette, et juste sa sellette. Neuf vols prévus sur les trois jours, quatre le samedi, quatre le dimanche, et peut être un dernier le lundi, s’agissant de la seule journée à la météo incertaine. On se couche tous pas trop tard, plus ou moins fatigués.

Jour Un.

On se retrouve au petit déj dès 07h. Café, noir, ou au lait, chocolat, thé, pain, confiture maison, jus de fruit, beurre salé, beurre doux, bref une sortie à la Calci-Aire. A 07h50 Hervé sonne le tocsin et nous invite à le retrouver à son chalet pour le début des festivités. On démonte rapidement les voiles, on embarque les sellettes sur le dos et on file le rejoindre.
On apprend l’ordre de passage qu’il a défini, le même pour toutes les rotations. Ca sera dans l’ordre Benoît en Artik 3, Patrick en Iota, Didier en Artik 4, Olivier en Hook 3, Rémi en Buzz 3 et Eric en Artik 3.

 

On s’installe à tour de rôle dans le portique, et chacun démontre qu’il sait faire un appui sellette. Fastoche. Localisation de la poignée secours, lancer du pod, le tout sous les conseils et les explications du Guide. Un vilain brouillard emplit toute la zone et finira par se dissiper en fin de matinée. Ca démarre plutôt tranquillement. On ne le sait pas encore mais ça ne va pas durer.

Les premiers rayons de soleil qui transpercent le voile signalent le début des hostilités. On charge les voiles et on se retrouve au déco indiqué. Le site de vol est immense, le lac des Deux Amants fait 400 hectares, toutes les orientations sont possibles, et on est absolument les seuls à voler, sacré terrain de jeu.
Pas besoin de s’attarder sur la procédure de treuillage que chacun maîtrise largement.

Premier vol. Tangage, tangage accentué et gestion des abattées.
Benoît s’envole sous le vrombissement du puissant moteur hord-bord. Largage à environ 700 mètres. Hervé est en permanence à l’autre bout de la radio, interdiction de parler, on écoute, on applique, on s’applique… Quart de tour à droite et c’est parti. On regarde du sol et on devine les instructions au fur et à mesure du déroulement de l’exercice, comme détaillées lors du briefing préalable : Freine, relâche, laisse accélérer, ça repart, freine, freine, et relâche, tempo, c’est bien, freine, freine, tiens la, tiens la et relâche, abattée, et tem… BAM ! … grosse frontale, la voile part en chiffon, elle se regonfle rapidement… La vache ! Ok, c’est bien, un peu tard la tempo, tu as vu ? On continue. Médusés, les premiers exercices nous annoncent rapidement la couleur du stage, on comprend très vite qu’on est pas venus à un atelier de scrap-booking, et la suite du programme ne va pas démentir. La hauteur de largage permettra à chaque vol de répéter plusieurs fois l’exercice, parfois à notre grand désespoir. Mais ça rentre, plutôt vite, on se sent en confiance, il a l’oeil le bougre.

On attaque dans le dur dès le second vol, fermetures asymétriques, droite et gauche, contre, début d’autorotation et autorotation.
Un “Hein ??!! Déjà ??!! Mais on vient à peine d’arriver !!!” peut se lire sur chaque visage.
Les mines se décomposent au fur et à mesure que le briefing progresse. On écoute, on ne joue plus. C’est peut être l’exercice phare du stage, celui qu’il faut retenir, maîtriser plus que tous les autres, celui qui peut sauver la vie.
La hauteur de travail est confortable, le largage se fait directement à la verticale du lac à 1000 mètres.
Quart de tour pour se mettre face au vent et on attaque. On se saisit des A, on tire d’un coup sec. Et surtout on verrouille. Contre sellette, explosif, puis tout dans le dosage, ça ne demande qu’à partir, mais ça s’arrête net.
On enchaîne les fermetures asymétriques, on retarde la sortie, de plus en plus, puis on laisse engager, jusqu’à l’autorotation. On sera tous unanimes sur la violence de l’exercice, que tout le monde finira quand même par valider, parfois au prix de plusieurs vols, de quelques tours de centrifugeuse ou de vracs sympas (surtout ceux vus du sol).

La journée de vol se termine à 19 heures. On se retrouve chez Hervé afin de débriefer à la vidéo. Peu d’erreur commises. Il est content de nous, ça se voit, on est contents nous aussi. On peut se relâcher.

Apéro chips. Nickel.

Jour Deux.

Il fait beau. On prépare rapidement le matériel une fois le petit déj englouti et on se retrouve au déco.

Les quatres vols du jour nous sont dévoilés au fur et à mesure des exercices, dont le programme s’individualise parfois afin de régler quelques petits blocages décelés la veille. Deux vols le matin, deux vols après manger.

360 engagés, sortie progressive, sortie chandelle, virages dynamiques, fermetures accélérées, … et décrochage. C’est encore dense.

Quelques jolis vracs par ci par là déclenchent maintenant l’hilarité du groupe. On ne comptera pas les cravates, sorties à la commande, à la suspente, à la fermeture asymétrique, au décrochage de la demi aile, quitte à enchaîner un second décrochage sur un premier qui était sorti cravaté, récompensés d’un “C’est bien !” revigorant. On se rend vite compte que les efforts payent, ça rentre.

Notre Didounet assure l’animation en tirant le secours en conditions réelles sur une aile qui ne veut pas revenir en vol et pose dans l’eau, nous permettant ainsi de constater les qualités de stabilité et de taux de chute du tout nouveau secours carré dont il s’est équipé. Hervé, bluffé (c’est dire !), postera la vidéo le soir même sur le site Facebook de son école.

Quasiment tous passent le décrochage qui s’avère finalement plus impressionnant que prévu, presque agréable même, limite ludique.

Quelques badauds s’agglutinent autour du déco, on assure l’animation des promeneurs.

On finit de bonne heure après nos quatre vols, il faut dire qu’on est globalement bien rodés au treuil et chacun est en charge de la vérification d’un autre avant de le faire partir, on enchaîne les vols sans aucun temps mort. On débriefe à la vidéo. On peut se relâcher.

Apéro chips. Nickel.

Jour Trois.

 

Dernier vol. On a bouclé le contenu du stage et Hervé demande à chacun d’établir son propre programme. Les exercices plébiscités sont principalement les décrochages (quand je vous dis que c’est cool…) et les 360, le tout ponctué de quelques séries de virages dynamiques bien sympathiques envoyés avant d’aller poser.

Déjeuner, débriefing et visionnage de vidéos parapente en début d’après midi.

Le temps de remballer on se remet en route vers 15h.

Mention spéciale à Jacky toujours au top pour la logistique et à Pascal, qui s’est retrouvé embauché comme vidéoman pendant les trois jours.

Le programme est dense, chacun a avancé à son rythme, ou plutôt en fonction de ses propres limites, mais Hervé a su tirer tout le monde vers le haut en nous entraînant globalement bien au delà de ce que chacun était venu découvrir. Une belle réussite, et probablement une toute première étape pour la plupart.

A l’année prochaine.